4. Mémoire de Guerre

 

LA PISCINE DE LA GRÈVE

        A deux pas de la Briande, au milieu de peupliers, les vestiges d’un vaste bassin émergent de la végétation qui tente de faire disparaître au regard du promeneur ce qui a failli être la première piscine du Loudunais

        Il faut remonter à la dernière guerre pour trouver les origines de cette construction : 

 

En 1942 alors que la France est coupée en deux par la ligne de démarcation et que Angliers se trouve en zone occupée, “l’Avant Garde”, club de football local alors présidé par le commandant Gigon, père de Jean Gigon, ancien maire, organise sur son stade de “la Pêchette”, une rencontre opposant le vainqueur de la coupe de France, le Red-Star avec ses vedettes telles que Julien Darui, spectaculaire gardien de l’équipe de France, André Simonyi ou encore Herrera Hélénio qui fut par la suite entraîneur de l’AS Roma, de l’Inter de Milan ou encore du FC Barcelone à l’équipe voisine de la Roche-Rigault “qui comptait dans ses rangs des joueurs réfugiés de Metz et Thionville“, et que les parisiens avaient battu quelques semaines auparavant en huitième de finale sur le score de 5 à 2. “La coupe de France était exposée sur le stade et un très nombreux public est venu assister à ce match ” se rappellent encore les témoins de cette journée mémorable.

        C’est après cette rencontre que les dirigeants de “l’Avant Garde” demandent au conseil municipal l’installation d’une piscine sur la commune. Le 9 mai 1943, les élus délibèrent “considérant en effet qu’une piscine est indispensable et que la commune ne possède pas de terrain convenable à son installation. Mais, désirant favoriser le sport nautique, décident d’acheter un terrain au lieu-dit la Grève“.

Aux dimensions olympiques

        Dès lors les subventions arrivent et les travaux commencent, avec un bassin adultes aux dimensions olympiques (25 m sur 10) et un bassin enfants.

        Elle est creusée à la pelle “dans une terre hydromorphe” par une entreprise de Brie (79), tandis que sa réalisation en galuche et ciment est confiée à un entrepreneur local. L’alimentation en eau sera assurée par la source du Cloudy et relayée par deux pompes… La libération arrivant, la piscine n’a jamais été inaugurée et ses deux pompes longtemps restées dans les couloirs de la mairie sont parties à la ferraille. Parmi les multiples raisons relatives à sa non utilisation, la plus évoquée et, la plus plausible, reste “la disparition des sacs de chaux destinés à sa construction“, d’où l’emploi “d’un mortier pauvre” et une étanchéité très défectueuse. Certains disent également qu’à cette époque où liesse et règlements de comptes se mêlaient, des bals y ont été donnés et on a du mal à comprendre pourquoi il lui est donné le surnom de “piscine des allemands “, alors que ce projet ne les a pas concerné… Mais les années passant, les souvenirs s’estompent, tout comme l’eau qui depuis quelque temps a cessé de couler à la source du Cloudy ou dans la Briande qui l’été est à sec… Seul l’alambic qui s’installe à deux pas de là, distille encore son eau… de vie.

        Merci à toutes les personnes qui par leurs témoignages ont apporté de précieux renseignements concernant ce site et son histoire.